Salariés aidants : la négociation collective, un levier clé pour de nouvelles solidarités

Neuf représentants des partenaires sociaux sur dix considèrent aujourd’hui que la négociation collective est un moyen efficace pour mieux soutenir les salariés aidants. L’Observatoire OCIRP/Viavoice Salariés aidants 2025 révèle ainsi une convergence rare autour d’un enjeu devenu incontournable : permettre aux actifs qui accompagnent un proche fragilisé de concilier leur engagement familial et leur vie professionnelle.

En France, plus de 11 millions de personnes soutiennent un proche en perte d’autonomie, malade ou en situation de handicap. Parmi elles, 61 % exercent une activité professionnelle. Cette réalité, souvent invisible, génère une charge mentale importante, des difficultés d’organisation et, trop souvent, un risque d’épuisement. En tant qu’union d’institutions de prévoyance à gouvernance paritaire, l’OCIRP prend pleinement la mesure de ce défi social.

Un consensus fort autour de la négociation collective

Selon l’étude, 9 représentants sur 10 des partenaires sociaux interrogés estiment que la négociation collective constitue un outil concret pour améliorer la situation des salariés aidants.
L’adhésion atteint 97 % côté organisations de salariés, et reste très élevée chez les représentants patronaux (71 %).

Les priorités identifiées sont claires et largement partagées :

• davantage de souplesse dans l’organisation du travail (horaires adaptés, télétravail, gestion facilitée des absences) ;
• une meilleure information et formation des managers ;
• un accès renforcé aux solutions de répit et d’aide à domicile ;
• une reconnaissance accrue du rôle d’aidant, notamment via des dispositifs de prévoyance ou l’évolution des congés existants.

Branche ou entreprise : quelles échelles d’action ?

Sur le terrain, les organisations de salariés désignent la branche professionnelle comme l’échelon le plus pertinent pour construire des droits solides et homogènes.
Du côté patronal, les avis se répartissent entre la branche (52 %) et l’entreprise (43 %), témoignant d’une volonté d’action, mais avec des approches variées selon les secteurs.

La protection sociale complémentaire, un acteur incontournable

Pour 9 représentants sur 10, la protection sociale complémentaire joue un rôle majeur dans le soutien aux aidants. Grâce à son ancrage paritaire et à sa logique de solidarité mutualisée, elle est perçue comme un levier efficace pour concevoir des dispositifs adaptés, durables et réellement accessibles.

Les aidants, deux fois plus fragilisés

L’étude rappelle un point d’alerte essentiel : les salariés aidants présentent une fragilité psychique deux fois plus élevée que l’ensemble des salariés. Manque de temps, fatigue, charge mentale… Les besoins exprimés convergent vers davantage de personnalisation de l’accompagnement, de souplesse organisationnelle et de soutien entre pairs.

En donnant la parole aux partenaires sociaux, l’OCIRP réaffirme sa mission : faire du dialogue social un moteur de solidarités nouvelles, au service de celles et ceux qui accompagnent un proche tout en poursuivant leur activité professionnelle.

👉 Consulter la synthèse complète de l’étude : La 5e édition de l’Observatoire OCIRP Salariés Aidants® #JNA2025 – Ocirp – Portail